Sœur de  l’amour et frère des anges


 
LA JALOUSIE

– Une maladie – Un symptôme – Un manque de confiance en soi – pour qui – comment se manifeste t’elle – son apparence – fidélité – infidélité – victime de ses propres pulsions – œdipe – projection  – séduction – les actes sexuels et ses conséquences paranoïaques….

La jalousie est-elle normal ?

Dans un premier temps, nous pouvons dire que la jalousie est empreinte d’émotions plus ou moins douloureuse, réprouvés ou exprimés, face à un sentiment de peur, parfois de panique. Ce sentiment est légitime et se manifeste à travers des émotions gravées et empruntées dans la mémoire des souvenirs s’y rattachant. Chaque souvenir est pour chacun, chargé d’une émotion positive ou négative,  le souvenir positif n’ayant pas le même impact que celui chargé d’emprunte douloureuse laissant un gout amer.

Dans la banque de données des souvenirs chargés négativement,  imbriqués les uns aux autres, certains  se transforment en schémas plus ou moins complexes et confus laissant place à un imaginaire qui s’infiltre aisément pensant que…….. Se créer alors une nouvelle histoire, une nouvelle réalité, formée  de fausses croyances pour ne s’enfermer que dans des suppositions.  Seule l’émotion qui resurgit de son passé est présente et prisonnière de sa vision telle qu’elle a été vécu dans sa propre histoire. De là, réside une émotion, qui elle seule est véritable tentant de s’échapper pour nouer d’autres contact dans sa propre réalité.

La jalousie cherche un terrain ou s’exprimer, exploiter un lieu, une pensée, une personne etc. et peut se manifester suite à différentes circonstances, ramenant l’individu à  ressentir la même émotion que par le passé face à un sentiment négatif.
Souvent, elle s’exprime timidement, quand, petit, au sein d’une famille arrive un autre enfant, puis prend un peu plus de place en grandissant en fonction des circonstances, souvent ramenées par l’environnement extérieur, scolarité, jugement, critique,  nourrissant et évoluant dans l’émotion installée dans le début de l’histoire de l’enfant.

Les prises de conscience des différences observée face à l’autre évoluent en comparaison, en sous-estimation de soi, puis en jalousie. Le regard porté sur soi devient malsain, la conception d’un  couple serein, devient quasi-impossible, vie sociale, etc. Attachement affectif trop important, qui tend à effacer toute reconnaissance identitaire.  Les bases de la structure explosent pour ne percevoir que l’autre.

L’espace qu’occupe la jalousie est loin d’être limité et personne n’est à l’abri à un moment de sa vie d’en éprouver les troubles. La place qu’elle occupe sera différente en fonction des croyances et de l’histoire de tout à chacun. Elle peut prendre des déviances pathogènes, paranoïaques ou autres.


L’enfant jaloux
 
L’attachement à l’autre est très vite repéré dans une fratrie ou l’un des enfants pourrait manifester une difficulté à évoluer seul. Ses appuis vont être de copier celui sur lequel il a jeté son dévolu et construire ainsi l’identité dont il a besoin pour avancer.
L’autre de la fratrie (celui qu’il admire) prend toute sa place à ses yeux, il va chercher à  s’identifier à lui, va  observer, puis éventuellement ressentir une rivalité, s’attacher à lui et exprimer très vite la difficulté à fonctionner indépendamment de celui qu’il admire ou manifester très tôt, de la colère de la jalousie car il ne pourra pas accepter la déception. L’autre devra être à la hauteur de ce qu’il aura projeté sur lui.

Il apparaît assez souvent, dès l’arrivée d’un petit dernier dans la famille que celui qui pensait avoir toute l’attention de ses parents, va se sentir délogé d’une place qu’il croyait acquise. Ces manifestations émotionnelle au regard de ce qu’il voit, entend, perçoit, ressent peut être la cause d’un premier choc émotionnel qui seront les premières secousses de la jalousie. Il perçoit un rival et va le regarder comme tel, avec un sentiment haineux, conscient ou complètement inconscient, il commence à nourrir quelque chose qu’il ne comprend pas toujours. Cette émotion légère ou élevée fixe des émotions qui à l’âge adulte peuvent se transformer en symptômes névrotiques ou psychotiques  plus ou moins importants.  Les parents n’accordant pas d’importance particulière du fait d’une certaine normalité mais qui va devenir handicapante pour l’enfant. Des sentiments négatifs peuvent, alors, s’installer, l’enfant en quête de sa propre construction amoureuse se pénalise pour plaire à l’autre en ne se voyant plus dans son intimité, il perd ou s’éloigne de son espace personnel intérieur.  L’enfant qui ne parle pas, n’a aucune représentation de son espace intérieur ni repère stable de la frontière entre lui et le monde extérieur. Il se sent vite séparé de ce qu’il a vu, connu et de ce qu’il n’a plus, pour s’exposer à la souffrance de se sentir seul sans défense.

Toute situation douloureuse observée dans l’enfance par l’apparition d’un nouveau-né, face à l’amour qu’exprime la maman envers son bébé, soit en lui donnant le sein (image) soit au regard de ce qui est entendu (auditif), au moment perçu par l’enfant qui observe la scène ou qui ressent la bonne odeur du linge du bébé ou du parfum de la maman, (olfactif), est un terrain propice à la naissance de la jalousie.  L’enfant va douter du  désir de sa mère, ne comprend plus ce qu’elle veut de lui, ni ce qu’elle aime, elle devient une énigme et va remettre en question son amour pour elle. Nous pouvons d’ores et déjà observer une régression douloureuse chez l’enfant  à la  naissance  de la jalousie et plus tard chez l’adulte par son comportement.

Lorsque qu’un lien est rompu comme parfois, on le voit par séparation de n’importe quel ordre dans les familles (divorce, décès), l’enfant perd une partie de lui-même en quittant  involontairement ses appuis, ses bases, ses repères, déchiré par la terrible séparation. Il va s’adapter à cette nouvelle situation et souvent développer un sentiment d’insécurité. Sentiment qui risque de rejaillir sur ses parents (qui n’ont pu le protéger de cette situation) que face à  lui-même ou dans sa vie de couple à l’état adulte.  

Nous pouvons repérer les enfants perturbés par le deuil ou le divorce des parents. Le modèle sur lequel l’enfant s’était construit disparait, il ne sait plus qui il est et va rechercher à l’extérieur un autre modèle  qu’il va imiter vers qui il va s’accrocher pour se reconnaître. Petit à petit l’enfant s’éloigne ainsi de lui pour développer ce sentiment de jalousie dans lequel il va s’aliéner.
Tout être en proie à la jalousie ne fera aucune distinction entre les bienfaits de l’amour (ce qu’il a perçu de bon) et les avantages de la  destruction (ce qui lui a permis d’accéder au  détachement).

La jalousie ainsi installée va réveiller une angoisse inhérente mettant en évidence une fragilité sans limite de proximité entre l’amour et la haine, la possession et la violence.  La source de la jalousie est une violente confrontation entre soi et l’autre, mais identique à soi et ne donne accès qu’au doute. L’enfant va donc, douter plus que l’adulte de ce qu’il est et va donner de l’importance à ce qu’il va représenter vis-à-vis de l’autre. Il expose ainsi, ses propres failles nourrit par la jalousie éloignant de ce fait tout repère identitaire et va tendre à élaborer des stratégies en construisant de faux  liens, va tromper tout le monde et va de plus en plus se perdre. Il est méfiant de tout et de tout le monde confondu.


Chez l’adulte

Lorsque 2 personnes se rencontrent amoureusement, le désir né en soi et les attentes vont commencer à se manifester. Attirance physique ou psychique avec le souhait d’être visible, désirable, face à l’autre. La relation s’installe et l’être se sent aimé, désiré, important, reconnu, intéressant, il existe car il est aimé de l’autre. Le degré de ce désir d’appartenance, ne s’évalue pas au début d’une relation mais ne tarde pas à se manifester.

Quelles sont les limites, face au sentiment de possession de l’autre, quelles sont les signes qui vont déclencher l’anormalité d’une relation amoureuse.

Quand l’un va commencer à étouffer l’autre, décider pour lui ou elle, vouloir être toujours présent et s’approprier ce qui au départ ne lui appartient pas.
 
Que se passe-t-il quand la jalousie s’installe et pourrie la relation ?
Perte de liberté, de confiance, d’autonomie, perte de communication, acte de violence verbale ou physique.

A quel moment la relation amoureuse est remise en question ?
Par des prises de conscience  incitant la personne à vérifier l’état de la relation.


Qui sont les jaloux ?

Il y a plusieurs types de jaloux avec des stades ou étapes dites : concurrentielle ou normal – projetée et délirante. Le jaloux se manifeste en fonction de ses croyances, de son histoire de sa pathologie. Le désir d’union, d’appartenance, de possession, de contrôle, de pouvoir, est réconfortant. Le désir prend toute sa place, je n’existe que pour l’autre et l’autre n’existe que pour moi.
Sur la jalousie dite normal il y a très peu de chose à dire, elle se compose du deuil, de la douleur, causée par l’objet d’amour que l’on croit avoir perdu, de l’humiliation. Elle comprend des sentiments hostiles dirigés contre son rival et du rapport d’autocritique envers soi, se sentant responsable de la perte d’amour. Perpétue aussi les tous premiers liens affectifs infantiles qui remontent au complexe d’œdipe ou premier complexe de la période sexuelle.

L’image du moi est très importante, le jaloux ne peut se sentir aimer s’il a une mauvaise image de lui.  Je suis laid ou une partie de mon corps est laid, comment peut-on m’aimer, à quel moment je vais être quitté, cela le guette en permanence il attend le moment où ça va se produire.

Les jaloux prennent le risque de ne pas être aimé en suscitant chez l’autre ses propres failles se montrant par leurs actes ou leurs paroles incapables d’aimer que d’accepter de ne pas l’être. Le jaloux exerce sa violence sur l’autre afin de se donner l’illusion de vivre et d’exister, ils ne connaissent pas forcément la tristesse de la fin d’un amour (pour certains) car ils sont déjà en proie d’une autre rencontre, d’une autre jalousie.

La jalousie met celui ou celle qui en pâti hors de lui par méconnaissance de ce qui est le reflet de lui-même. L’autre devient son objet par excellence, il en fait son quotidien, l’espionne, endure les pires tourments dans le doute de l’infidélité, imagine…. Sa jalousie peut devenir délirante. Le ou la jaloux (se) doute inlassablement, nourrissant un manque de confiance de plus en plus grandissant, hanté par l’arrivé d’un rival du même sexe portant les attributs qui lui font défaut. Les liens amoureux fragilisés face à des blessures anciennes, parfois invisible en tout cas pour le jaloux  ou celui-ci cherche réparation.
 
La douleur causée par l’objet d’amour que l’on croit avoir perdu déclenche des sentiments hostiles chez les autres qui deviennent des prédateurs en puissance. Le jaloux a le sentiment d’être trahit par tout le monde et en particulier, ceux qu’il aime. Le jaloux se noie, envahit dans son champs émotionnel, il ne s’appartient plus, se situe en dehors de son espace corporel poussé par ses propres pulsions, en dehors de toute limite. Sa détresse s’empare de son être et se joue de lui. Le jaloux nourrit un sentiment d’abandon qu’il revit sans cesse il cherche à tout contrôler, le dialogue devient impossible, il est imperméable à l’autre tout en se confondant avec lui. Souvent il projette ses propres impulsions sur l’autre partie à laquelle il doit fidélité


La victime

Le ou la conjoint (e) ne s’est plus comment se comporter, il pèse ses mots car le jaloux est à l’affut de chaque mot qu’il retourne, analyse, scrute afin d’y découvrir quelque messages secret. Il est en proie en permanence de conflits intérieurs aussi épuisants que stérile dans lesquelles il se trouve en lutte avec ses propres démons. Parfois, ça devient un jeu, que le couple a créé et convoite ainsi en permanence d’être dans le désir de l’autre. Pour la victime s’installe  la motion  qu’il faut séduire l’autre pour que son partenaire persiste dans son état de jalousie et maintien le dialogue avec cette partie de lui-même. Parfois même cette victime sera rassurée du simple fait qu’elle est importante à ses yeux et utile dans leur relation mais sans le savoir, elle va l’aider à maintenir les états de panique dans lequel son partenaire navigue.

Il sera difficile pour la victime de sortir de son champ quotidien dans lequel elle aura installé le jaloux car le moindre changement éveillera chez lui, un sentiment d’éloignement, perte de contrôle, « elle va rencontrer quelqu’un ou faire quelque chose que je ne dois pas savoir », il va suspecter, échafauder des plans de surveillance pensant qu’elle veut le trahir. Lorsqu’il se rendra compte qu’il avait tort, il ne sera pas plus satisfait, il aurait préféré qu’elle soit coupable et prendre ainsi plaisir à la châtier, il sera odieux, le lien permanent qu’il a avec elle ne doit pas se rompre, c’est impensable.

Le jaloux va inlassablement chercher chez l’autre des situations permettant à sa jalousie de prendre place et à celui-ci d’exister, il va rechercher dans le passé de sa partenaire, des situations la mettant en porte à faux. Impossible pour le ou la partenaire de respirer, d’avoir un peu d’intimité, ce qui produira pour la victime du jaloux au fur et à mesure de leur vie commune un manque de confiance face à ses pensées, ses actes, ses opinions, perte de personnalité. Bien souvent le jaloux peut inconsciemment souhaiter la mort de l’autre, pensant mettre fin à l’objet de ses attentions ignorant que la jalousie naît avec l’amour mais ne mort pas avec lui.

Le jaloux ou la jalouse peut être habité par une violence sadique, il veut hurler l’effroyable torture du désir en harcelant celui ou celle qu’il convoite, qu’il aime, qu’il possède, de son inlassable désir d’emprise. Ce qu’il ne contrôle pas déclenche une angoisse chez lui menacé par l’imprévu. Son désir de possession va bien au-delà de la relation, il s’approprie les lieux, l’espace comme s’il lui appartenait. Il ne ressent pas le plaisir de désirer, il convoite le désir des autres de désirer en s’appartenant ce qui leur appartient, c’est en s’appropriant ce que l’autre possède qui provoque chez lui un tel désir de prédation que de l’objet ou de l’espace lui-même. Il vit par procuration et se nourrit du désir de ceux qu’il jalouse tout comme le cannibale dévore ses ennemis pour s’approprier sa force.  Sa jalousie vise la liberté de désirer.

Il ne faut pas ignorer que l’idée d’être aimé par un jaloux comporte des risques. La jalousie ne s’installe pas uniquement avec l’être aimé dans le couple mais apparaît avec tout être aimé, frère, sœur, parent, ami, collègue.


Est-il possible de se détacher de cette relation ?

Pour certaines personnes qui ont évolué dans un environnement familial stable équilibrant rassurant le repérage (pour la victime) va se faire plus facilement et les décisions plus rapides. La personne va sentir très vite qu’il y a dans leur relation quelque chose de pas normal, de pas rassurant et va quitter très vite le ou la jalouse. Pour d’autres, moins armés au départ, le détachement sera plus long, mais pas impossible.


Sortir de la jalousie

Ce qu’il faut retenir face à la jalousie est qu’à partir du moment où vous prenez conscience de ce lien, il va falloir « travailler » sur le détachement. Souffrir de la jalousie de l’autre s’est accepter de s’enfermer, il n’y a pas plus d’espace libre. La jalousie peut être longtemps masqué avant de faire éruption pour x/ y raison d’une façon violente et ne plus s’arrêter, la porte est ouverte et donne enfin la possibilité de s’exprimer dans ce sens. L’identification à l’autre peut-être si forte qu’il y a désir d’emprise de la vie de celui ou celle qu’il jalouse.
Un travail sur soi est indispensable et va viser tout individu jaloux ou victime à reprendre connaissance de qui il est, d’accéder à ses fondations, les rendre solide par le travail d’analyse à la conquête de soi-même  pour se reconquérir, ou se découvrir.

Les symptômes de la jalousie vont se dissoudre sensiblement, pour laisser place à un équilibre entre soi et l’autre.
Prise de conscience importante de tout aspect positif construit. Le jaloux ou la victime, doit au terme du travail d’analyse, être à même de savoir qui il est, ce qu’il veut pour lui-même et être en capacité de faire ses propres choix.

« Travaille sur l’image, les valeurs éducative, les liens affectif, l’amour qu’on lui a porté ».
Il revient à la personne d’en saisir les causes, qui ne sont pas seulement relié à la perte affective mais anticipé par celle-ci qui confirme l’insécurité qui ronge les jaloux. Il est important pour le jaloux d’être à l’écoute de ses tourments pour ne pas les nier.